Amélie

Pierre Perret fox-trot

Quand A-mé-lie m’au-ra quit-té,
Cha-cun i-ra de son cô-té.
Ce s’ra dom-ma-ge voir em-bê-tant,
Sur-tout à l’â-ge où j’perds mes dents.

Elle me di-ra, la frite en pleurs,
Qu’j’ai ja-mais sû lui ach-‘ter des fleurs,
Qu’elle se-rait mè-re, eus-sè’je é-té
Fou-tu d’lui fai-re un seul bé-bé.

Quand A-mé-lie m’au-ra quit-té,
Cha-cun i-ra de son cô-té.
Dans le re-gis-tre de mes noir-ceurs,
En haut d’là lis-te, y’au-ra sa soeur.
Ell’ me di-ra des noms d’oi-seaux,
Me me-na-c’ra de ses ci-seaux.
Je com-prends cer-tes son grand é-moi
De-vant la per-te d’un typ’ comm’ moi.

Quand A-mé-lie m’au-ra quit-té,
Cha-cun i-ra de son cô-té.
Que ma ré-ti-ne soit bien é-tanche,
Si ça s’ter-mi-ne aux lar-mes blanches.
Ma p’tite ché-rie plei-ne de grâce
Di-ra qu’j’é-tais un dé-gueu-lasse,
Hor-mis peut-ê-tre l’é-mer-veill’-ment
Que j’ai pû ê-tre un tel a-mant.

Quand A-mé-lie m’au-ra quit-té,
Cha-cun i-ra de son cô-té.
Cha-cun sur l’au-tre vi-d’ra son sac,
Plein de mé-comp-tes, de coups d’Jar-nac
Et, bien que j’aie les plus grands torts,
Je hur-le-rais un peu plus fort
Et, pour ma hon-te, ma douce a-gnelle
Me f’ra sans dou-te du thé au miel.

Quand A-mé-lie m’au-ra quit-té,
Cha-cun i-ra de son cô-té.
Si ell’ re-trous-se mon nez mi-gnon
Du cô-té pi-le de son poê-lon,
Je m’en i-rai, tout dé-fri-sé,
Chez ma mai-tresse, a-go-ni-ser
Et cette pé-tas-se di-ra Ar-mand,
Fau-drait qu’tu r’fas-ses ton tes-ta-ment.

Quand A-mé-lie m’au-ra quit-té,
Cha-cun i-ra le re-gret-ter