Je m’voyais déjà
version Dany Brillant samba
À dix-huit ans j’ai quit-té ma pro-vin-ce
Bien dé-ci-dé à em-poi-gner la vie
Le cœur lé-ger et le ba-ga-ge min-ce
J’é-tais cer-tain de con-qué-rir Pa-ris
Chez le tail-leur le plus chic j’ai fait fai-re
Ce com-plet bleu qu’é-tait du der-nier cri
Les pho-tos, les chan-sons et les or-ches-tra-tions
Ont eu rai-son de mes é-co-no-mies
Je m’vo-yais dé-jà en haut de l’af-fi-che
En dix fois plus gros que n’im-por-te qui mon nom s’é-ta-lait
Je m’vo-yais dé-jà a-du-lé et ri-che
Si-gnant mes pho-tos aux ad-mi-ra-teurs qui se bous-cu-laient
J’é-tais le plus grand des grands fan-tai-sis-tes
Fai-sant un suc-cès si fort que les gens m’ac-cla-maient de-bout
Je m’vo-yais dé-jà cher-chant dans ma lis-te
Cel-le qui le soir pour-rait par fa-veur se pendre à mon cou
Mes traits ont vieil-li, bien sûr, sous mon ma-quil-la-ge
Mais la voix est là, le geste est pré-cis et j’ai du res-sort
Mon cœur s’est ai-gri un peu en pre-nant de l’â-ge
Mais j’ai des i-dées, j’con-nais mon mé-tier et j’y crois en-core
Rien que sous mes pieds de sen-tir la scè-ne
De voir de-vant moi un pu-blic as-sis, j’ai le cœur bat-tant
On m’a pas ai-dé, je n’ai pas eu d’vei-ne
Mais au fond de moi, je suis sûr au moins que j’ai du ta-lent
Mon com-plet bleu, y’a trente ans que j’le por-te
Et mes chan-sons ne font ri-re que moi
J’cours le ca-chet, je fais du porte à por-te
Pour sub-sis-ter je fais n’im-por-te quoi
Je n’ai con-nu que des suc-cès fa-ci-les
Des trains de nuit et des filles à sol-dats
Les mi-na-bles ca-chets, les va-lises à por-ter
Les p’tits meu-blés et les mai-gres re-pas
Je m’vo-yais dé-jà en pho-to-gra-phi-e
Au bras d’u-ne star l’hi-ver dans la neige, l’é-té au so-leil
Je m’vo-yais dé-jà ra-con-tant ma vi-e
L’air dé-sa-bu-sé à des dé-bu-tants fri-ands de con-seils
J’ou-vrais cal-me-ment les soirs de pre-miè-re
Mil-le té-lé-grammes de ce Tout-Pa-ris qui nous fait si peur
Et mou-rant de trac de-vant ce par-ter-re
En-tré sur la scène sous les o-va-tions et les pro-jec-teurs
J’ai tout es-sa-yé pour-tant pour sor-tir du nom-bre
J’ai chan-té l’a-mour, j’ai fait du co-mique et d’la fan-tai-sie
Si tout a ra-té pour moi, si je suis dans l’om-bre
Ce n’est pas ma faute mais celle du pu-blic qui n’a rien com-pris
On ne m’a ja-mais ac-cor-dé ma chan-ce
D’autres ont ré-us-si a-vec peu de voix et beau-coup d’ar-gent
Moi j’é-tais trop pur ou trop en a-van-ce
Mais un jour vien-dra je leur mon-tre-rai que j’ai du ta-lent-